Janne est avant tout une femme libre, qui sait et fait ce qu’elle veut. Quoi de plus normal ce soir-là, pour elle, de partir seule, sans son amoureux, à cette rencontre d’anciens étudiants. Seule surprise de la soirée, le plaisir de redécouvrir Martin. Un verre, deux verres, puis trois… Sensiblement l’alcool débride les corps, désinhibe les pulsions. Entre Martin et Janne, on sent une attirance physique réciproque mais amenée à en rester délicieusement là. C’est en un clin d’œil que tout dérive. Il n’y aura aucun cri, aucune violence. Face la supériorité écrasante de Martin, elle ne fait simplement pas le poids. Sa seule protection sera de rester vidée d’elle même, sa seule arme sera son mépris, son ironie face à cet acte minable, pathétique, qui brise toute estime de soi. Elle ne consent qu’un lapidaire « Alors c’est cela, ce n’est rien que cela ? », à ce rapport non consenti qui ne prendra que quelques secondes. Le temps pour l’homme de prendre son pauvre plaisir.
La vie reprendra son cours, comme si de rien n’était. Le mot de viol ne sera jamais prononcé, surtout face à l’adorable compagnon compréhensif de Janne, qu’elle ne veut pas plus risquer de briser que leur relation. Mais le fait de se taire, la sidération résonnent parfois plus fort qu’un cri puissant… Utopia