Jacques n’a qu’une obsession : devenir riche. Comme Bill Gates ou Bernard Tapie. Dans un grand cahier, il s’est même fabriqué un album Panini ridicule avec leurs photos. Ce pauvre type qui croit dur comme fer au miracle libéral est un crétin, un bon à rien. Quand il débarque dans une communauté Emmaüs près de Pau dirigée par sa sœur, Monique, il pense avoir trouvé, enfin, la grande idée. Celle qui va révolutionner la vie des pauvres, et tout changer pour lui.
Benoît Delépine et Gustave Kervern ont toujours filmé des héros malheureux quittant la grand-route de la société de consommation pour bifurquer vers les chemins de l’anarchie et de la tendresse. Pas étonnant si, pour leur huitième long métrage, ils montrent une authentique communauté Emmaüs, qui offre une seconde vie aux objets (et à ceux qui les réparent). Ce bric-à-brac géant les inspire : leur mise en scène a rarement été aussi élégante et poétique. Chaque plan est minutieusement composé. Dans sa forme même, cette fable grinçante proclame que tout se recycle, reste utile et beau. Dans le fond, on reste ébloui de poésie, d’humour et de tendresse, tout ce qui fait l’essence même des réalisateurs et de leur compères (Christian... mille pensées).
D’après Télérama