Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a déjà été salué par un très beau portrait cinématographique, L’homme qui répare les femmes, réalisé par le documentariste belge Thierry Michel à partir d’un livre-entretien de Colette Braeckman en 2015 (sorti en France en 2016). Le docteur Mukwege venait de recevoir le prix Sakharov (en 2014) et d’échapper à une tentative d’assassinat, et il était encore interdit de séjour en République démocratique du Congo.
C’est une magnifique figure de médecin et d’homme, et le prix Nobel de la paix tombe à point nommé pour mettre en lumière son action périlleuse (l’ONU a cessé de le protéger en 2017) et exemplaire. Alors qu’on reparle de Weinstein et du mouvement MeToo dénonçant les agressions sexuelles, on découvre autour du docteur Mukwege, un terrible paysage de viols et de violences programmés, en République démocratique du Congo. Et on découvre aussi ce que peut un homme de science et de conscience, à contre-courant du cynisme politique autant que des hystéries idéologiques. Un cousin de Martin Luther King et de Mère Teresa, qui relève et secourt les autres. Mais oui, il existe des hommes qui ne sont ni des destructeurs ni des prédateurs. Rien n’empêche de regarder plutôt ceux-là.
Le Figaro