Tout comme Discount, le premier film de Louis-Julien Petit qu’on avait déjà beaucoup aimé (celui-ci est encore mieux !), Les Invisibles est un film jubilatoire, drôle et résolument politique, au sens le plus noble du terme. Décidément la filmographie de ce jeune réalisateur est bien partie pour remonter les bretelles aux injustices sociales sans avoir l’air d’y toucher, en usant d’armes universelles telles le rire, l’humanité… On sort de son film heureux et grandis, remplis de courage, pleines d’envies. Celles avant tout de ne pas baisser les bras et de regarder devant soi avec toujours plus d’empathie.
Fortes en gueules ou gueules brisées, elles sont là. Même si la bonne société essaie de ne pas les voir. Habituées à se sentir transparentes, elles se gomment, se fondent dans la grisaille de la ville. Être vues, ce peut être le début des emmerdes. Tant et si bien que certaines en ont même perdu l’envie d’être belles. Et pourtant, belles, elles le sont. On ne vous en dit pas plus. C’est un film qui se vit plus qu’il ne se pense, un appel au courage. Même dévalué, le moindre des êtres vaudra plus qu’une action Natixis, il y aura toujours un poing pour se lever, une parole solidaire pour s’élever. C’est beau, c’est drôle, véridique ! Décidément ces invisibles nous font rire, nous émeuvent tout en échappant aux clichés. C’est une belle réussite, vibrante, vivante, remarquablement interprétée par une pléiade d’actrices investies, professionnelles ou non.
D’après Utopia