Au Kenya, en swahili, le mot « rafiki », titre du film de Wanuri Kahiu, signifie « mon amoureux (se) », « mon ami (e) », sans précision de genre, laissant libre d’interpréter le profil du partenaire. Cette condition étymologique est l’antithèse de la réalité kenyane, où l’amour entre deux filles (ou garçons) est totalement proscrit, le poids de l’Église contribuant largement à son interdiction. Avant même de vivre une ovation au dernier festival de Cannes (section Un Certain Regard), Rafiki avait été interdit au Kenya pour « son traitement de l’homosexualité »(…).
Sous la pression, le gouvernement a fini récemment par lâcher du lest et voilà que l’unique salle qui projete le film au Kenya ne désemplit pas. Une victoire pour la réalisatrice (On vient même d’apprendre que le film sera en lice pour les Oscard du meilleur film étranger...) !
Le combat n’est pourtant pas gagné, mais Wanuri Kahiu n’abandonne pas : elle lutte actuellement pour sa liberté d’expression et a même porté plainte contre les autorités de son pays.
Ici, ce petit bijou, vous pourrez le découvrir tranquillement : cette histoire pudique de deux lycéennes attirées l’une par l’autre : Kena (Samantha Mugatsia) et Ziki (Sheila Munnyva), émerveillées de vivre en silence un amour hors la loi. D’après Bande à part.