Notre ami Éric a 43 ans. Sa trogne dans ce film nous est familière. Pour l’avoir vu à l’écran dans des films souvent impossibles qui ne passent guère dans nos salles. Nous voilà donc satisfaits aujourd’hui d’honorer enfin sa bonne bouille dans un film qui est comme un instantané de la vie : ni très forcément drôle, ni très forcément triste, mais juste comme il faut pour illuminer son bout de chemin. Son boulot à lui, dans cet opus, c’est dépanneur. Un mot qui ferait presque figure d’anachronisme dans une société du chacun pour soi. Notre homme, lui, n’est débarrassé de rien et surtout pas de ce qui fait le « vivre ensemble ». La joie simple d’exercer un boulot que l’on sait utile aux autres.
Avouons-le, l’esprit dans lequel s’inscrit notre Alex (en fait, dans Roulez jeunesse, Éric s’appelle Alex) déborde un tantinet du cadre purement bureaucratique tant il s’agit d’aller au devant des gens qui sont dans la panade.
Mais chaque chose venant en son temps, châtiment ou récompense, il finit par en arriver une bien bonne à ce gentil en quête de bonne action : l’apparition, un jour entre chien et loup, de la plus improbable des BA, en l’occurrence celle d’une femme avec qui il passera la nuit mais qui au matin lui laissera ses trois enfants sur les bras. De quoi éprouver la patience de notre bon gentil...
Utopia