Deux frères, un avocat matérialiste et un chirurgien idéaliste, se retrouvent régulièrement avec leurs épouses pour dîner dans un restaurant chic de Séoul. Lorsqu’une affaire criminelle qui les implique explose sur la scène médiatique, leur sens de la morale va être mis à l’épreuve.
C’est cinglant. Dans la veine, clairement revendiquée, du décapant Parasite de Bong Joon-ho, A normal family est une réjouissante autant qu’effroyable satire de la bonne société coréenne, doublée d’un dézingage en règle de la famille bourgeoise « normale », comme le promet le titre. Rapports de classe houleux, amours filial et parental soumis à des secousses sismiques de magnitude 8 à 9, jalousies aigres, fratrie dysfonctionnelle, relations incertaines aux écrans, à la violence et au monde réel, sens moral et éthique personnelle à géométries variables… tout ça maintenu sous pression dans une ambiance des plus feutrées : on navigue tout de même entre la classe moyenne-haute et la classe haute-haute de Séoul. Comme disséqués au scalpel par un entomologiste, les personnages de ce drame d’aujourd’hui s’affolent, se confrontent et se révèlent. Typiquement coréen croit-on, en réalité adapté (pour la quatrième fois au cinéma !) d’un roman à succès… néerlandais !
D’après Utopia