Journée Européeenne des Cinémas Art et Essai

Une journée pour aimer, comprendre et défendre le cinéma européen.
Au programme : 6 films, un goûter multicuturel, une avant-première fantastique, une projection spéciale d’un merveilleux film pour enfants, le lancement d’un jeu concours... Une après-midi riche à composer vous-même et à partager !
Tarifs habituels et/ou tarif réduit dès le deuxième film.

#information
Durée : 01h50 Version : VOST Nationalité : Italie Année : 2018 Date de sortie : Réalisé par : Gianni Zanasi Avec : Alba Rohrwacher, Elio Germano, Carlotta Natoli, Giuseppe Battiston, Valerio Mastandrea
#Évènements

Programme du 14 octobre

10h30    Petit-déjeuner (offert) et projection de Dilili à Paris,
Film franco-belge de Michel Ocelot (1h35). A partir de 6 ans


14h00    Projection de Fortuna, un film helvetico-belge de Germinal Roaux (1h46)


16h00 (pour les Ttikis)  Projection de La chasse à l’ours, un film Britanico-biélorusse (0h42). A partir de 3 ans.

16h00 (pour les moins Ttikis)  Kaffee Kuchen participatif (Nous, on prépare notre célèbre Sachertorte, et vous, vous nous faites partager vos Carrot Cakes, Churros, Pastel de nata, Poffertjes et même gâteaux basques. On boit un thé (café, jus de cramberries, que sais-je...) ensemble, on échange, on apprend l’esperanto... Bref on se rencontre !)

17h00    Projection en Avant-première de Troppa Grazia, vainqueur du Label Europa Cinema à Cannes.

Une comédie italienne et écologiste que l’on a particulièrement aimée et dans laquelle le réalisateur Gianni Zanasi présente Alba Rohrwacher dans le rôle d’une géomètre qui voit la Madone et qui fait grâce à elle barrage à un gigantesque projet de spéculation immobilière. Tout un programme, non ?

19h00    Projection de Nos batailles, film belgico-français de Guillaume Senez !

20h45    Projection de notre coup de coeur de l’été Woman at war, un film islandais de Benedikt Erlingsson (1h41).

 


Synopsis :

Prix Europa Cinéma à la Quinzaine de Réalisateurs 2018

Vingt-trois ans après son Nella Mischia, aussi sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, Gianni Zanasi avait l’honneur de la clôture de cette cinquantième édition avec Troppa Grazia. Cas rare, comme l’a souligné le futur ex-directeur artistique de la Quinzaine Édouard Waintrop, le film a été récompensé du Label Europa Cinéma alors qu’il était en clôture. Voguant entre les genres (thriller, drame, comédie), Troppa Grazia conserve une idée principale : la foi. La foi et de manière plus élargie : la croyance, les mythes et tous les éléments y étant inévitablement relatifs : la foi dans les relations, la foi religieuse, la foi dans l’être humain.

Lucia (Alba Rohrwacher), mère célibataire, bataille pour trouver un juste équilibre entre sa fille adolescente, une histoire d’amour compliquée et sa carrière de géomètre. Son avenir professionnel se voit compromis lorsqu’elle réalise que la future construction d’un bâtiment ambitieux s’avère en fait être dangereuse pour l’environnement en raison des cartes topographiques inexactes du conseil municipal. Lucia est tiraillée, mais pas peur de perdre son travail, elle décide tout de même de garder le silence sur cette découverte. Une mystérieuse étrangère essaye alors de convaincre Lucia de tenir tête à ses supérieurs et recommande la construction d’une église sur le site du chantier problématique. Lucia, qui croit aux miracles, va rapidement être mise à l’épreuve.

Car en fait, il n’y a aucun miracle dans Troppa Grazia, l’apparition de la Madone (Hadas Yaron) à Lucia ne change rien. Il est question davantage de confiance en soi (confiance interne) que de croyance dans une entité autre (confiance externe). Lucia n’est pas croyante, elle ne l’a jamais été, même lorsqu’elle interroge son père sur un possible oubli, il est catégorique : non, non ma fille : tu n’as jamais cru en Dieu contrairement à moi. Mais qu’est-ce que j’aimerais voir la Madone comme tu la vois actuellement ! Voir, ne pas voir : une question de cinéma. Une question d’appréciation aussi puisque Lucia voit d’abord une immigrée, une mendiante, puis un fantôme avant de percevoir la mère de Jésus. Au fond, ce n’est que l’appréciation de Lucia qui change, la personne face à elle reste la même que ce soit dans son « genre » (femme), son parlé (encore que, d’un langage se rapprochant de l’hébreu, elle s’exprimera en italien) ou sa tenue (assez simple, ample et composée principalement de bleu). Cette question du regard peut-être aussi transposé à d’autres personnages. C’est le cas de l’ancien compagnon de Lucia (Elio Germano) qui la pense folle avant de nuancer sa vision au fur et à mesure que la fin du film se profile. Le voile est levé, c’est l’apocalypse !

Une apocalypse dans un trop plein degrâc e, n’est-ce pas contradictoire ? Pas tellement tant Gianni Zanasi s’amuse des conventions et de nos attentes spectatorielles pour nous offrir une œuvre jouissive qui aurait gagné à être plus concise pour gagner en puissance critique (cf. la scène d’ouverture).

Cinématraque

#galerie