Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Josef Mengele, le médecin nazi du camp d’Auschwitz, parvient à s’enfuir en Amérique du Sud pour refaire sa vie dans la clandestinité. De Buenos Aires au Paraguay, en passant par le Brésil, celui qu’on a baptisé « L’Ange de la Mort » va organiser sa méthodique disparition pour échapper à toute forme de procès.
D’abord récit d’espionnage nimbé dans un noir et blanc graphique, le film délaisse son élégance initiale pour se transformer peu à peu en un cauchemar éveillé, un film d’horreur à huis clos. À mesure que l’ex tortionnaire s’évanouit, s’efface littéralement des cartes et des mémoires, Serebrennikov radicalise son régime d’images. De cette hybridation du style, il tire un film d’enquête dérangeant, un voyage au coeur du mal qui assume les zones d’ombre.
Trois couleurs