C’est un excellent polar sur le thème de l’arnaque à tiroirs, avec une énergie et une sensualité toute latines en prime, un petit côté presque « comédie à l’italienne » très réjouissant. C’est parfaitement ficelé, très intelligemment manipulateur, et mené par un impeccable duo d’acteurs, inconnus chez nous : Ricardo Darin, l’hidalgo classieux et vénéneux, et Gaston Pauls, le faux naïf craquant, ils sont vraiment très bien. Un vrai plaisir à savourer et à faire partager, mais pour ça il ne faut surtout pas trop en dire et surtout pas raconter la fin !
On ne parlera donc que du début... Ça commence par une rencontre de hasard : celle, dans l’aube naissante de Buenos Aires, de deux petits escrocs, deux arnaqueurs à la petite semaine. Ils travaillent essentiellement dans la rue, à la sauvette, ou dans les bars et autres boutiques ouvertes aux quatre vents. Ils piquent, ils fauchent, ils chouravent, ils entourloupent pour des clopinettes qui, mises bout à bout, leur permettent de vivoter… En principe ils oeuvrent en solitaire mais là, puisque le hasard (encore lui ?) les a réunis, ils décident, sans grand enthousiasme, de s’associer. Ils se consacrent donc ensemble à quelques petites combines sans envergure (mais très divertissantes pour nous!), avant de tomber comme des fleurs sur un gros, un énorme coup : une histoire de vente frauduleuse de timbres rares, les Neuf Reines du titre… L’affaire semble largement au-dessus de leurs moyens mais dans l’urgence et l’excitation du moment ils sautent le pas, ils n’ont pas le temps de se poser trop de questions…
Commence un vertignieux jeu de dupes, de faux et d’usage de faux, de masques et de mensonges, de pièges et de trahisons, un jeu dangereux mais tellement jouissif et excitant, surtout pour le spectateur !
D'après Utopia