Ebba, 18 ans, vient de passer son bac et travaille comme femme de chambre dans un hôtel d’Oslo. De temps à autre, elle embarque en douce une bouteille de vin ou d’autres reliefs de repas laissés par les clients aisés.
Quelques plans suffisent à Johanna Pyykkö, dont c’est le premier long métrage (elle fut assistante de Joachim Trier), pour planter le décor. Aux contrastes de la capitale norvégienne, dont on voit à la fois le port industriel et les quartiers résidentiels rupins, font écho les contradictions d’Ebba. La jeune femme est pétrie de complexes sociaux et physiques en même temps qu’elle est mue par une sorte d’impudence à la fois agressive et matoise.
Deux occasions l’inviteront à assouvir son envie d’en découdre : la proposition de devenir pour l’été la gardienne d’une villa cossue et la découverte, dans le port d’Oslo, d’un beau mec qui a été amoché au point d’en avoir perdu la mémoire. Et voilà, il n’en faut pas plus à Ebba pour s’inventer une vie de gosse de riche maquée avec le bad boy du coin.
S’ensuit un film bien mené, à mi-chemin entre un thriller psychologique assez tordu et un coming of age movie dont l’amoralité est peut-être la principale qualité. (Louise Dumas, Positif)
« Je me vois comme une observatrice de la société. J’ai beaucoup pensé aux filles les plus manipulatrices et dangereuses que j’ai croisées dans ma vie. Leur mythomanie me fascine. Je me suis demandé quels étaient les rêves, les objectifs et la vulnérabilité d’une jeune femme comme celle-là… Il n’a jamais été question de la juger. Je voulais qu’elle porte des sujets de mon époque que je remets en question et qui m’intriguent. » Johanna Pyykkö