Palme d’Or – Festival de Cannes 2025
Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.
C’est prenant comme un thriller, politique comme un pamphlet, la mise en scène épouse les questionnements et la douleur des victimes, et observe la frontière entre le bien et le mal. La franchiront-ils ? C’est toute la question de ce beau film grave et humaniste, qui parvient, de temps à autre, à nous faire sourire, voire rire… même jaune. Cadré au cordeau, de montées de tension à cinq dans l’habitacle exigu d’une camionnette en plans extérieurs à la beauté époustouflante, en passant par un final nocturne nimbé de rouge, le film est interprété avec fougue par des acteurs occasionnels pour la plupart. Après le Lion d’or à Venise pour Le Cercle, l’Ours d’or à Berlin pour Taxi Téhéran en 2015, Panahi, récompensé par la Palme d’or à Cannes, réalise donc le grand chelem des trois festivals les plus prestigieux au monde. Et il est désormais en lice pour, peut-être, représenter la France aux Oscars dans la catégorie « meilleur film étranger ».
C’est la plus grande vertu du cinéma que de parvenir à montrer et dire des choses essentielles tout en restant de bout en bout, par sa lumière et son inventivité, une oeuvre d’art.
Bande à part