Au fil d’un long plan simulant une caméra portée, le spectateur traverse un épais brouillard de sable. Il aperçoit la silhouette d’un arbre en plein désert, sur laquelle sont suspendus un parachute et un adolescent, jusqu’aux détails du visage de ce dernier. Soudain, un monstre noir gigantesque s’approche de lui et l’engloutit. À peine l’enfant parvient-il à s’extraire qu’il est pris en chasse par le géant.
La réussite d’Ailleurs tient beaucoup à sa simplicité et à la musicalité que Gints Zilbalodis sait lui apporter, composant, seul là encore – alors qu’il n’est pas plus musicien que dessinateur – une partition électronique minimaliste, tour à tour planante, tendue, hypnotique. De cette trajectoire emplie de suspense, le spectateur retire la sensation mixte d’un hommage aux anciens et d’un grand bol d’air frais dans l’univers fantastique. Bande à part