Alpha, une jeune fille de treize ans, vit seule avec sa mère alors que circule un virus effrayant, et que la ville est secouée par de grands vents de sable rouge. Un jour qu’Alpha rentre chez elle, elle tombe sur un homme amaigri et manifestement malade, qui se révèle être son oncle, un toxicomane que sa mère a beaucoup aidé par le passé.
« Merci de laisser rentrer les monstres », ainsi Julia Ducourneau saluait la palme d’or attribuée à la stupéfaction générale à Titane. Les monstres, ça la connaît. Après avoir goûté aux délices métaphoriquement anthropophages de l’adolescence dans Grave, un premier film très classique et très séduisant, elle en avait laissé plus d’un sur le bord de la route avec son illustration radicale du concept de fluidité de genre – y compris de genre cinématographique. Alpha renoue avec un style (presque) classique, une narration (à peu près) linéaire, met en sourdine les effets agressifs qui avaient fait précédemment saigner les yeux de tant de critiques. La réalisatrice s’attache à filmer avec douceur, dans ce moment de chaos en formation, l’humanité mise à nu, les liens si fragiles du petit microcosme familial constitué par Alpha, sa mère et son oncle.
D’après Utopia