SEANCE SPECIALE Le 18 décembre à 18h20
As Bestas a été élu par vous, meilleur film européen de l'année
Antoine et Olga sont installés depuis peu dans un petit village de Galice. Leur quotidien, loin des grandes métropoles agitées et de leur vie professionnelle passée, se concentre autour de leur activité agricole et de ponctuels travaux de rénovation sur des bergeries alentours. L’hospitalité et la simplicité des habitants séduit les deux néo-paysans, qui tissent quelques liens avec des « confrères » comme avec leur clientèle, visiblement emballée par leurs produits sains. Mais, pour s’être fermement opposé à l’installation d’éoliennes dans le village, Antoine s’attire l’hostilité de certains habitants et plus particulièrement de leurs deux voisins, Xan et son frère cadet Lorenzo.
Dès lors, leurs conditions de vie paisibles deviennent beaucoup moins tranquilles. L’animosité des locaux, sous forme de petites blagues humiliantes, se transforme progressivement en hostilité : les insultes et les menaces en tous genres se multiplient. Bien décidés à ne pas céder face à ces intimidations, le couple tente de riposter...
Pour sa première présence cannoise, Rodrigo Sorogoyen a marqué les esprits lors de la présentation en avant-première de son nouveau thriller psychologique et social. Fort de la remarquable qualité de ses interprètes et de sa mise en scène au cordeau, As Bestas captive.Formidable architecte de la tension, Sorogoyen ménage ses effets, (accompagnés d’une partition sonore grinçante qui contraste habilement avec la photographie du film) et laisse instiller cette atmosphère de plus en plus oppressante.
Entre drame intimiste et thriller redoutablement inquiétant, Rodrigo Sorogoyen fait de sa magistrale proposition cinématographique une saisissante fable sur la xénophobie et la lutte des classes. Un tour de force accueilli de façon triomphale lors de sa présentation mondiale à Cannes, qui a soulevé une question dès le générique final : pourquoi ne figurait-il pas en compétition ? Ce monument de tension et ce modèle d’écriture avait pourtant tout d’une Palme d’Or.
D'après Le bleu du miroir