A la mort de sa femme, le photographe Augie Steenbeck (Jason Schwartzman, formidable) prend la route vers l’ouest avec son fils surdoué et ses trois fillettes. Coincée en plein désert à Asteroid City, bourgade sous surveillance militaire, la petite famille y cohabite avec un aréopage d’autres Américains, bientôt placé en quarantaine suite à la visite d’un extraterrestre. Or tout cela est une pièce de théâtre que répète une troupe new-yorkaise. Un western brechtien sur le deuil et le sixième art sis dans les années 1950 amé-ricaines – Actors Studio, country music, Roswell et menace atomique – en écho à nos petites prisons et paranos contemporaines, voilà la nouvelle folie de Wes Anderson (Grand Budapest Hotel). Allergiques à son style poupées russes, proche du cinéma d’animation, passez votre chemin. Les autres, ne ratez pas cette fantaisie triste, « pastellisée » : vous ne trouverez plus beau fantasme de confinement que les scènes de pudique séduction entre Steenbeck et sa voisine, star de ciné (Scarlett Johansson, divine).
L’Obs