L’histoire se passe « dans quelques années » et à Bacurau, Nordeste du Brésil, où un tout petit village pleure sa doyenne, Carmelita, 94 ans, qui vient de s’éteindre. Isolé du reste du monde, privé d’eau à cause d’un barrage mis en place par le préfet véreux de la région, Bacurau est ravitaillé par un camion-citerne tandis qu’une jeune infirmière vient apporter des médicaments de première nécessité. Celle-ci est la visiteuse (et petite-fille) de la défunte, nous entraînant à sa suite dans la découverte de ce monde à part, avec ses grandes gueules, hommes et femmes ordinaires à la force de vie extraordinaire, si habitués à lutter que c’est devenu, chez eux, une seconde nature. Même si tout est sec, leurs cœurs sont gorgés de sève, de colère, de désir. La vie est là, mais la mort rôde, les cercueils semblent pousser le long des routes de bitume comme de la mauvaise herbe… Et puis il y a l’amitié, la solidarité, ce qu’en d’autres lieux plus urbains on appellerait le lien social, cette chose tombée en désuétude et qu’il fait si bon voir ici se déployer sans ambages. On ne vous en dira pas plus de ce magnifique film, vous nous en voudriez de gâcher le plaisir d’une telle découverte...
d’après Bande à part