Banel et Adama s’aiment. Ils vivent dans un village éloigné au Nord du Sénégal. Du monde, ils ne connaissent que ça, en dehors, rien n’existe. Mais l’amour absolu qui les unit va se heurter aux conventions de la communauté. Car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos.
Ramata-Toulaye Sy partage avec son héroïne la détermination chevillée au corps, la rage d’aimer ancrée au cœur. Banel, c’est un portrait salutaire d’une femme forte et contemporaine, avec cette aspiration d’aller au bout de ses passions. En Afrique, mais partout ailleurs, c’est une ode à la liberté d’être au monde. C’est un encouragement ensorcelant de choisir ce que l’on veut devenir, malgré les entraves réelles comme celles que l’on s’invente. La portée de l’œuvre est évidemment universelle et se ne cantonne ainsi pas à une étude anthropologique des mœurs sénégalaises. Les empêchements sont différents partout, mais procèdent du même ressort tout le temps pour tout le monde. La velléité d’émancipation est le fil narratif fort de Banel & Adama.
JM Aubert