Il était une fois… dans une région baignée de soleil, une jeune femme belle et discrète dont la vie s’écoulait un peu tristement depuis le décès de ses parents. Elle travaillait dans un hôtel-spa qui devait avoir de très bons avis sur les sites internet où les gens se sentent obligés de le donner tant le service était soigné, la piscine d’un bleu lagon profond et la maîtresse des lieux tout entière dévouée à maintenir le standing de l’établissement. La taulière en question n’était autre que sa belle-mère, au tailleur rouge sang et visage diaphane, qui chérissait cette enfant qu’elle considérait comme sa propre fille, enfin c’est ce qu’elle lui disait. Car en coulisses, elle bouillonnait, elle enrageait devant tant de beauté et de jeunesse. « Miroir, mon beau miroir »
Variation extrêmement jubilatoire et ludique autour de ce conte fascinant et cruel qui est à lui seul un condensé des rapports humains : convoitise, jalousie, bienveillance, admiration, férocité, haine… Blanche comme neige se voit comme un conte justement, ou ne se voit pas. Il faut se laisser faire, entrer dans la beauté d’une mise en scène léchée comme rarement dans le cinéma français, et se lover au creux d’un récit qui déborde d’humour et d’esprit. C’est comme le plaisir d’un jeu de piste dont on connait l’issue, mais pas le chemin pour y parvenir.
Utopia