Nora, la cinquantaine, femme de ménage de son état, veille sur sa petite famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Un soir de mauvaise inspiration, son fils aîné Ellyes s’est fourvoyé dans le braquage d’une station-service. Incarcéré depuis plusieurs mois, il attend son procès avec un mélange d’espoir et d’inquiétude. Nora fait tout pour lui rendre cette attente la moins insupportable possible...
Après l’excellent Tu mérites un amour, Hafsia Herzi, révélée comme actrice dans La Graine et le mulet d’Abdellatif Kechiche, confirme qu’une réalisatrice est bel et bien née avec ce généreux Bonne mère, chronique romanesque et tendre d’une famille sans moyens, condamnée à la débrouille et à la solidarité, pour s’en sortir. Les portraits de femme sont magnifiques, suppléant à la paresse, à l’impuisssance ou à l’indolence des hommes, et l’enfant est bouleversant. L’ambition de Hafsia Herzi conteuse s’est étoffée, et sa maîtrise de la mise en scène et son audace ont grandi, faisant de cette Bonne mère courage, hommage probable à sa propre mère et hommage à Marseille, l’une des figures que l’on voudrait à notre tour adopter et vous faire rencontrer.
Stéphane Goudet