Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l’Ombre, une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.
Tout Caravage est résumé dans son œuvre la plus célèbre : la « Tête de Méduse » (1598), hurlante, torturée, effrayante. Cet autoportrait du peintre lombard domine ce biopic classique. Dans une époque pétrie de violence et de vices, l’artiste se débat : son art sombre, son intérêt pour les rejetés, son immense talent le rendent rebelle, voire suspect. Sa fin tragique éclaire son mythe : le film, malgré une mise en scène classique, est porté par cette histoire de feu, et la puissance de Caravage emporte tout. De l’interprétation de Riccardo Scamarcio à la lumière du directeur photo, Michele D’Attanasio, c’est la révolte d’un homme face à ses démons.
L'Obs