Ryosuke plaque tout pour vivre de la revente en ligne. Mais bientôt, certains clients menaçants resserrent l’étau autour de lui sans qu’il en comprenne les raisons. Son rêve d’indépendance vole en éclats. Dans un Japon hyperconnecté, fuir est impossible. Surtout quand on ignore les règles du jeu.
La mise en scène de Kurosawa se reconnait tout de suite, avec un très grand plaisir. Sa manière de styliser la lumière fait une fois de plus merveille au moment d’apporter un relief à la fois fantasmagorique et tendu au quotidien de son protagoniste. Ses décadrages inattendus viennent suggérer l’imminence d’une menace, de même que le travail sur les couleurs jaunes et ocres – comme si l’été oisif touchait bientôt à sa fin pour Ryosuke. Le temps d’un plan stupéfiant, c’est bel et bien un immense nuage qui vient recouvrir comme un monstre sa villa de rêve. On sent venir une punition méritée pour cet égoïste à mauvais caractère, on l’espère même. Pourtant le scénario prend son temps, comme s’il voulait nous mettre en garde, nous aussi, contre les désirs trop vite exaucés.
Le Polyester