Au crépuscule de sa carrière et au sommet de sa réussite entrepreneuriale, un milliardaire se retourne avec scepticisme sur son existence et constate qu’il ne restera pas grand chose de son passage sur terre quand il ne sera plus. L’argent, le pouvoir, les demeures ostentatoire, certes. Les courtisans et leurs courbettes, bien sûr. Mais rien qui marquera l’histoire de son sceau. Le voilà qui réfléchit… L’art ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! C’est par l’art qu’il laissera une trace. Et qu’importe s’il n’y connaît rien... Il a l’essentiel : le pognon, le fric, le flouze. Grâce à sa fortune, il peut s’inventer une nouvelle carrière : producteur de cinéma. Pour frapper un grand coup, il choisit l’adaptation d’un best-seller, puis s’entoure d’une cinéaste en vogue, sulfureuse, adulée par les critiques, et des deux « meilleurs comédiens » du moment : Ivan Torres et Felix Rivero.
Il va même jusqu’à prêter sa fondation pour le travail de préparation et s’offrira bien sûr le privilège de s’inviter, en toute discrétion, aux répétitions. Justement, parlons-en des répétitions. Lola Cuevas est une artiste exigeante, intraitable sur la préparation de son film. Elle dirige d’une main de fer ce qu’elle considère comme étant les fondations de son œuvre. Laquelle sera grandiose, elle en est intimement convaincue. Ses comédiens quant à eux sont plus dubitatifs sur les techniques de préparation qu’elle leur impose…
A quoi bon tout ce cirque, ces exercices d’introspection, ces face-à-face conceptuels ? Ils sont des comédiens professionnels, non ?
Justement, parlons-en des comédiens. Tout les oppose et disons-le clairement : ils se détestent. Félix est une superstar internationale, habituée des grosses productions à succès. Ivan, lui, vient du milieu plus confidentiel du théâââtre, il ne s’encombre pas de ces choses superflues que sont les apparences, la notoriété, les prix d’interprétation.
Deux carrières antinomiques, deux écoles artistiques, deux cartes du monde et surtout deux egos surdimensionnés vont s’affronter...La bataille va être saignante… et pour nous, spectateurs, assez jubilatoire.
Utopia