Si vous avez vu Ne coupez pas !, le film de fin d’études de Shin’Ichirô Ueda, petit phénomène de festival de genre, vous savez pourquoi Michel Hazanavicius était sûrement l’un des rares cinéastes à pouvoir être aux commandes de son remake.
D’ailleurs, c’est ce qui fait en partie le plaisir du spectateur qui connaît déjà cette histoire de série Z, de zombies mal dégrossis et de tournage chaotique : voir à quel point le réalisateur d’Oss, de La classe américaine, mais aussi de Mes amis (son premier film auquel on pense beaucoup ici), est bon dans l’art de l’appropriation.
Un cinéma au second degré qui prend ici tout son sens à la fois dans l’écran (sans trop en dire, Coupez ! est un film à tiroir, sur l’art de faire du cinéma, et qui s’épanouit dans les multiples couches de récits et de lecture de l’image) mais aussi en tant que remake.
Hazanavicius s’empare d’un dispositif amusant, très roublard, qu’il adapte à l’ère du temps d’un cinéma français inquiet de son propre avenir. C’est peut-être ce qui touche le plus dans cette histoire de cinéma : le portrait d’un monde artisanal, toujours au bord de l’épuisement, éreinté par l’absurde qui tente, quand même, de tenir debout malgré tout.
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