C’est une lettre d’amour au cinéma, d’une rare beauté. Sam Mendes s’adresse à un monde en train de disparaître. Nostalgie, regret et admiration s’y mêlent. Une femme quinquagénaire, Hilary (Olivia Col-man), caissière dans un cinéma d’une petite ville côtière, essaie de vivre un destin terne. Entre les sollicitations sexuelles du patron et les piques des camarades, elle connaît une love story avec un jeune employé, Stephen. Il est noir. Dans l’Angleterre de Margaret Thatcher, ce n’est pas anodin. Le vieux projectionniste explique ce qu’est le cinéma : un rayon vacillant, un jet de lumière fragmenté, un défaut de la pupille humaine, un trait qui n’est palpable que lorsqu’il y a de la poussière ou de la fumée. A ce moment-là, Empire of Light devient autre chose qu’un simple film : une élévation vers la lumière du cœur.
François Forestier