Séance unique de rattrapage + Salda badago
Le 12 décembre à 20h00
On revient d’Eo comme d’un voyage extraordinaire. On revient d’une odyssée surréaliste aux malles pleines de poésie, de fantaisie, de mélancolie et de tragédie. Et par-dessus tout : de sentiments. Les sentiments d’un âne amoureux d’une âme humaine qui l’avait caressé avec tendresse et bonté. Séparé d’elle, il ne cessera de la chercher, par-delà les frontières, à travers les pays, les champs et les montagnes. Il s’entêtera à la recherche du temps perdu de l’amour, et le périple sera semé d’obstacles, la cruauté et la violence des hommes dressées sur son chemin. L’âne Eo est menacé par la bête humaine immonde. L’âne Eo pourtant ne renoncera jamais à la plus pure et la plus innocente histoire d’amour jamais rencontrée.
Jerzy Skolimowski, 84 ans, fabuliste fabuleux, ne quitte pas Eo d’un sabot. Eo est LE héros ; la caméra s’obsède à le suivre, à le regarder, à lui tourner autour. Si près de son souffle, de ses yeux tristes, que l’on voit son âme. Si près que le spectateur devient l’âne. Le cinéaste, pour s’être mis à hauteur de l’animal, met le spectateur dans la peau de la bête, bien plus humaine que l’homme lui-même, avili, féroce, cruel. Eo une expérience de cinéma unique, sensorielle, foisonnante, splendide !
Bande à part