Ali, jeune tunisien rêvant d’une vie meilleure, mène une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir. À la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux soeurs cadettes, livrées à elles-mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali s’éveille à la colère et à la révolte. Celle d’une génération qui, plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre...
Harka bénéficie d’une mise en scène maîtrisée qui offre au spectateur une palette magnifique et sensible de jeunes gens. Les filles sont peut-être celles qui survivent le mieux à cette misère endémique, sans doute parce qu’elles ne migreront pas comme la plupart des garçons. Voilà en tout cas un film très réussi, emprunt de sobriété et de beauté. On reste à la fois admiratif et touché par ces personnages courageux. En ce sens, Harka est un long-métrage politique. Il permet d’appréhender avec force la dure réalité de l’émigration tunisienne vers l’Europe.
Avoir-alire