Un célèbre artiste dessinateur venu de Paris pose ses valises dans une petite auberge près de la frontière entre les deux Corées. Sur place, une jeune femme née d’un père français lui sert de guide.
Après La Part manquante, sorti il y a quelques semaines, ce premier film investit à son tour le thème de la rupture géographique et familiale. Mais la comparaison s’arrête là. Pas de sociologie du divorce, aucun de ses drames dans ce superbe premier film délicat mais nullement fragile, adaptation du roman d’Elisa Shua Dusapin, narrant en creux sans jamais les résoudre les questions de paternité et de retrouvailles qui sous-tendent le récit. Dans ce non-dit se glissent des possibilités et des frustrations dont se nourrit la mise en scène. Ce film sensoriel s’accroche aux gestes (il peint, elle cuisine) pour faire le lien entre les deux personnages, et le bruit étouffé des pas sur la neige fait écho à la pudeur d’un homme aspiré par son art et sa mélancolie (Roschdy Zem, immense), et d’une jeune femme (Bella Kim) appliquée à se réconcilier avec une figure paternelle défaillante. L’Obs