Depuis sa sortie en 2000, In the mood for love a laissé dans notre mémoire une marque précieuse, comme l’empreinte d’une émotion unique, la trace secrète de quelque chose qui nous habite avec discrétion, grâce et sensualité. Ce sera une scène, une image, un air de valse ou des volutes de fumée, un motif sur une robe, la lumière bleutée d’un néon… Car chaque plan offre le détail qui déclenche la magie, chaque scène contient à elle seule tout ce qui fait l’essence du film : le désir.
Les mots sonneront forcément un peu faux, un peu figés, un peu convenus pour vous décrire ici ce qu’est In the mood for love tant ce film est un objet sensitif, une oeuvre tout en mouvement, en odeurs, en parfums, en frôlements… C’est sans doute pour cela qu’il dépasse de loin le cliché esthétique du très soigné, du très beau : la photo est au service de l’histoire, elle n’est jamais figée, elle n’est jamais gratuite car chaque détail, chaque objet, chaque rayon de lumière trouve sa place, son sens dans le récit. On entre dans l’intrigue comme on tombe amoureux, les sens en émoi, le coeur vibrant et l’esprit qui voudrait tout retenir, de l’accessoire à l’essentiel, afin d’inscrire profondément l’instant présent dans la mémoire… Utopia