#information
Jouer avec le feu Delphine et Muriel Coulin Durée : 01h50 Version : Nationalité : France Année : 2024 Date de sortie : 5 février 2025 Avec : Vincent Lindon, Benjamin Voisin, Stefan Crepon, Maëlle Poesy, Sophie Guillemin...
#bande annonce
#synopsis

C’est un questionnement passionnant tant qu’il est théorique, douloureusement vertigineux le jour où il s’impose dans le cercle familial, amoureux, intime… Un dilemme moral qui traverse de part en part le roman fulgurant de Laurent Petitmangin et qui a visiblement remué les sœurs réalisatrices Delphine et Muriel Coulin, sans d’ailleurs qu’elles s’accordent sur sa résolution : « l’amour est-il forcément inconditionnel ? Si tu commettais le pire, pourrais-je continuer à t’aimer ? Où se situe – s’il y en a un – le point de non-retour ? Est-ce qu’aimer, ce n’est pas justement tout accepter, même le pire ? ».

Tout commence dans une famille unie de l’Est ouvrier, à la frontière luxembourgeoise. Le père, Pierre, est caténairiste. Un de ces cheminots de l’ombre qui passent l’essentiel de leur vie, de jour comme de nuit, sur le toit des trains, pour assurer le bon fonctionnement du trafic, réparer les pannes… Un homme combatif, aux convictions syndicales, politiques et sociales solidement ancrées à gauche dans un bassin industriel qui a lourdement lutté et souffert de la fin de la sidérurgie. Depuis la mort de sa femme, Pierre élève seul, de son mieux, ses deux garçons, très différents l’un de l’autre mais fusionnels. Alors que Louis est opiniâtre dans ses études et rêve d’intégrer la lointaine Sorbonne, son aîné Fus a depuis longtemps décroché de l’école et se rêve en champion de foot, passe l’essentiel de son temps au bord des stades ou à faire la bringue avec sa bande de supporters, particulièrement agités. Pierre estime malgré tout qu’il les a bien éduqués, qu’il a su inculquer à ses deux gaillards des valeurs solides, d’honnêteté et de solidarité.
Mais un jour,il lui revient une sale rumeur : des colleurs d’affiches du syndicat se sont fait attaquer par des nervis d’extrême droite. Et Fus aurait été aperçu dans le groupe de crânes rasés. Dénégation, demi-aveux, il devient patent que Fus – via le groupe de hooligans locaux – a bien basculé du côté obscur.

La force du film des sœurs Coulin est de marier l’intime au politique, tout en restant dans la complexité des sentiments et des positions. Tout cela vu du regard de ce père écartelé entre des injonctions contradictoires. Après avoir lutté contre les idées d’extrême droite toute sa vie, il s’y trouve confronté chez un des êtres qu’il aime le plus au monde. Vincent Lindon, très justement récompensé d’un prix d’interprétation à Venise, incarne avec justesse et retenue tous ces bouleversements de l’âme entre sidération, amour, colère, ferveur et abattement.
Au-delà de la description subtile des sentiments, les réalisatrices décrivent en filigrane l’origine de ce repli – identitaire et politique. Et brossent le portrait sans fard d’une jeunesse laissée pour compte. Sans posture moralisatrice, elles obligent à regarder différemment les prétendues brutes épaisses ivres de haine raciste et décrivent intelligemment la rage sociale incarnée par Fus qui taille en pièces notre devise nationale : « Liberté ? Mais pour qui ? Égalité ? Mais pour qui ? Fraternité ? Mais pour qui ? » Et en cela, en ces temps troublés où l’extrême droite est plus proche du pouvoir qu’elle ne l’a jamais été dans notre histoire nationale, Jouer avec le feu, au titre significatif, s’avère salutaire.

D'après Utopia

#horaire
du mercredi 5 février
au mardi 11 février
mercredi 5
20h30
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jeudi 6
18h30
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vendredi 7
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samedi 8
18h30
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dimanche 9
18h00
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lundi 10
16h50
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mardi 11
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du mercredi 12 février
au mardi 18 février
mercredi 12
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jeudi 13
14h45
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vendredi 14
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samedi 15
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dimanche 16
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lundi 17
20h30
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mardi 18
14h30
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