Fereshteh, jeune étudiante vit seule à Téhéran avec son bébé. Lorsque ses parents, qui ignorent sa situation, lui annoncent leur venue imminente, Fereshteh n’a que très peu de temps pour trouver à qui confier sa fille. Accompagnée de sa fidèle amie Atefeh, venue la soutenir, elle doit trouver une solution...
Femmes, Vie, Liberté. Le slogan qui retentit dans les rues iraniennes en ce moment résonne avec le beau film d’Ali Asgari. Chaque option pour confier l’enfant à des amies, connaissances, au père qui militait pour un avortement, ou à des couples ou individus de moins en moins reliés à la mère, fait l’objet d’inventions scénaristiques subtiles, de petits contrepoints comiques bienvenus, et d’une fine analyse d’une société patriarcale liberticide qui impose sa loi aux femmes, non sans user de violences, et qui les condamne à la dissimulation, au mensonge et à l’invisibilisation.
Dans ce plan de coupe que propose le film en jouant sur le temps réel, apparaissent notamment une arrestation arbitraire liée au déni du droit par l’Etat, une soumission des fils à l’ordre établi, une intériorisation des contraintes sociales par les femmes elles-mêmes et une ode à l’amitié...
Stéphane Goudet