Après la mort de sa belle-sœur dans un accident de moto à Saigon, Thien se voit confier la tâche de ramener son corps dans leur village natal. Il y emmène également son neveu de 5 ans, Dao, qui a miraculeusement survécu à l’accident. Au milieu des paysages mystiques de la campagne vietnamienne, Thien part à la recherche de son frère aîné, disparu il y a des années, un voyage qui remet profondément en question sa foi.
Si l’image est un moteur particulièrement vif au cœur de la proposition de cinéma du cinéaste, le son tient un rôle important qui n’est pas sans rappeler celui d’un film comme Les bruits de Recife de Kleber Mendonça Filho. Le son et l’image se décorrèlent pour imprimer un mouvement, dans un rapport très sensoriel et organique qui déroute et fascine tout à la fois. Sans jamais perdre de vue son histoire, Pham Thien An utilise tous les moyens à sa disposition pour créer un film différent, à la fois préoccupé par l’histoire intime de ce personnage et son neveu, mais aussi par tout le territoire vietnamien qui est magnifié à chaque scène.
Le bleu du miroir