Quatre anciennes gloires du cinéma argentin (un réalisateur, un scénariste, une actrice et son mari acteur) vivent ensemble dans une grande maison coupée du monde. Deux agents immobiliers débarquent pour récupérer leur somptueuse demeure. Qui va gagner ?
Comment écrire un avis à la hauteur de ce film absolument magistral ? Comment écrire un avis sans dévoiler trop de l’intrigue follement astucieuse ? Oui, dire qu’on a aimé le film serait un doux euphémisme. Vu avec le même genre de plaisir qu’un Parasite, La conspiration des belettes n’a franchement pas à rougir de la comparaison.
S’inscrivant dans une longue tradition de films parlant de cinéma, et de ce fait bourré de références au 7e Art qu’on vous laissera reconnaître si vous y accordez de l’importance, on préfèrera l’évoquer en rendant tout le mérite à sa réalisation et son écriture impériales, confirmant le talent dont fait preuve le cinéma latino pour nous offrir des films aboutis sur tous les plans.
Humour (très) noir, dialogues ciselés et piquants, rebondissements en cascades, élégance rétro, tous les ingrédients viennent titiller notre contentement immédiat, nous qui sommes joyeusement témoins de cette farce diaboliquement charmante.
Que demander de plus au cinéma ? Il n’y a rien de trop dans La Conspiration des belettes, et il ne pourrait y avoir plus. Il ne reste que la pure intelligence d’un cinéaste et de ses six acteurs démesurés qui s’en donnent à coeur joie, dans une passe d’armes psychologique admirable. L’extravagance tout à fait théâtrale du film sert ainsi notre satisfaction primaire de spectateurs avides d’histoires invraisemblables, auxquelles nous choisissons pourtant de croire.