Sophia, sur-diplômée, probablement trop intelligente et lucide pour un monde qui n’en demande pas tant, est une géniale inadaptée sociale. Dans l’attente d’une hypothétique chaire d’université qu’elle se fera chiper par la fille de son directeur de thèse, elle vivote d’un petit job dans une galerie, qu’elle accomplit avec la plus mauvaise volonté, et squatte chez son frère Karim, un garçon séduisant et sociable, son total opposé mais dont elle est inséparable, jusqu’à ce que, dixit Karim, « elle trouve un sens à sa vie ».
La vie sentimentale de la fratrie n’est par ailleurs pas franchement marquée par la stabilité, jusqu’au jour où Karim tombe sous le charme de la gynécologue venant d’avorter sa sœur. Un bouleversement qui va obliger Sophia à se prendre en main.
On se laisse embarquer par l’ironie et le cynisme intarissable de Sophia, qui fournit l’occasion de dialogues hilarants et d’un regard finalement tendre et amusé sur les déboires de la trentenaire.
On comprend assez vite que le nihilisme de Sophia est une armure, qui la protège d’une hypersensibilité à la vie, et le film s’avère un splendide regard sur la famille et l’amour fraternel. Le récit est mené tambour battant, emballé par le jeu irrésistible des acteurs... Le film de votre été à n’en pas douter.
D’après Utopia