La Llorrona : seuls les coupables l’entendent pleurer. Selon la légende, la Llorona est une pleureuse, un fantôme qui cherche ses enfants. Aujourd’hui, elle pleure ceux qui sont morts durant le génocide des indiens mayas. Le général, responsable du massacre mais acquitté, est hanté par une Llorona. Pour symboliser le pardon et le deuil, malédictions qui ont marqué au fer rouge une société traumatisée par la violence de son Histoire, le réalisateur Jaryo Bustamante (Ixcanul, Tremblements…) impose une vision tranchée d’un cinéma politique. Prenant des airs de film historique voulant couper définitivement les ponts avec le négationnisme et prônant l’acceptation du passé, La Llorona interroge l’Histoire de tout un pays. Un message sombre mais essentiel, qui cloue le clapet à cette caste « qui pense que parler du passé est une perte de temps, et qu’il faut aller de l’avant. Au Guatemala, la population a peur de Dieu, et des militaires (…) on préfère penser que les militaires ont sauvé le pays. Des années de procès ont été jetées à la poubelle en une semaine par les pouvoirs de quelques grandes familles et de l’armée, laquelle a finalement décidé de dire : non, il n’y a pas eu de génocide ni de génocidaires.», déclare le cinéaste à propos du film. Le bleu du miroir