Maria n’est plus toute jeune et aide des personnes plus âgées qu’elle. Tirant le diable par la queue, elle ne se résout pas à sa précaire condition et, par-ci par-là, vole quelques euros à tous ces braves gens dont elle s’occupe avec une dévotion extrême… et qui, pour cela, l’adorent… Pourtant une plainte pour abus de faiblesse conduit Maria en garde à vue…
Un peu de soleil en plein cœur de l’hiver. Guédiguian, c’est du cinéma au grand cœur qui ne s’embarrasse pas de considérations pessimistes pour se draper dans une apparence raisonnable. La Pie voleuse, dans sa filmographie atypique qui n’a jamais abdiqué son accent, est un conte de plus qui égraine ses notes au cœur de l’Estaque, ce petit îlot de tranquillité, ce presque satellite de Marseille qui résiste encore au brouhaha de notre civilisation moderne. Comme toujours, le cinéaste nous fait arpenter son dédale de ruelles qui reste encore miraculeusement intact et authentique. La Pie voleuse, outre le clin d’œil à l’opéra éponyme de Rossellini dont il revisite le récit, est un jalon de plus dans une œuvre qui pourrait être une photographie amoureuse documentant l’évolution dans le temps de ce quartier.
D’après Utopia