Fabienne vient de determiner son autobiographie qui a tout pour être un succès public et médiatique à la hauteur de sa renommée : elle y a mis tout le panache, tout l’égocentrisme nécessaires et surtout cette manière bien personnelle de réécrire à sa sauce l’histoire de sa vie. Pourquoi diable se contenter de la vérité quand elle peut se broder sur mesure son rôle ultime, le plus beau : elle même, LA comédienne. De son côté, quand elle arrive à Paris, Lumir n’est pas franchement détendue. Elle a fait le voyage depuis les Etats-Unis pour fêter la sortie du bouquin de sa mère. Les rapports avec ce monstre sacré n’ont jamais été des plus sereins. Qu’à cela ne tienne, Lumir va faire des efforts, nourrissant l’espoir secret de recueillir enfin quelques miettes d’un amour maternel jusque là resté avare.
Hirokazu Kore-eda signe ici un film à la fois grinçant et drôle sur la famille – son thème de prédilection – mais aussi un hommage sincère et touchant au cinéma et aux actrices. Et ce qui fait mouche, c’est l’utilisation de l’image de Catherine Deneuve et le jeu en miroir dans lequel Kore-eda la place tout au long du film. On finit par se demander où est le vrai, où est le faux, où commence le personnage, où s’arrête la réalité de l’interprète. Une vraie réussite.
D’après Utopia