Une petite maison de vacances au bord de la Baltique. Les journées sont chaudes et il n’a pas plu depuis des semaines. Quatre jeunes gens se réunissent, des amis anciens et nouveaux. Les forêts desséchées qui les entourent commencent à s’enflammer, tout comme leurs émotions. Le bonheur, la luxure et l’amour, mais aussi les jalousies, les rancœurs et les tensions. Pendant ce temps, les forêts brûlent. Et très vite, les flammes sont là.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, au vu des premières images, Le Ciel rouge a quelque chose de Shining. Une douleur indicible, une chose invisible à l’œil, une intuition qui nous fait dire que, malgré le cadre idyllique, tout ne se passera pas comme prévu. À l’image du film de Kubrick, une voiture (rouge) se fond dans la forêt pour atteindre une destination loin de toute commodité. C’est le début auquel on s’attend dans tout film d’horreur qui se respecte : le problème, la panne, l’imprévu qui fait prendre un autre chemin aux personnages, vers leur propre perte. Si le cinéma de Petzold a toujours eu une part de mysticisme, c’est peut-être la première fois qu’il joue aussi frontalement avec les codes du genre. C’est ici pour mieux nous berner. Tel le petit chaperon sans défense, le réalisateur allemand nous incite à rentrer dans sa forêt des tourments, à nos risques et périls.
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