Fin des années 50, début des années 60, la guerre d’Algérie se prolonge. Salah, Kaddour et d’autres jeunes Algériens sans ressources rejoignent l’armée française, en tant que harkis. A leur tête, le lieutenant Pascal. L'issue du conflit laisse prévoir l'indépendance prochaine de l'Algérie. Le sort des harkis paraît très incertain. Pascal s’oppose à sa hiérarchie pour obtenir le rapatriement en France des hommes de son unité.
Depuis toujours, la force et la beauté des films de Philippe Faucon résident dans leur sobriété : ne pas forcer l’empathie envers les personnages, filmer sans angélisme, sans effet de mise en scène, privilégier une approche naturaliste qui, tout en étant sensible, fait appel à l’intelligence. Dans son cinéma d’artisan, l’émotion n’est pas une fin en soi mais l’achèvement d’un processus intime. Le cinéma de Philippe Faucon, qu’il soit choral comme celui qui nous occupe ici ou l’occasion de portraits intimistes, est de ceux, pas si nombreux, qui nous font nous sentir meilleurs, plus ouverts au monde et aux autres – et disposés à en accepter et en comprendre la complexité.
Utopia