C’est dans une régularité sans failles, un film tous les deux ou trois ans, que s’est creusé le sillon du cinéaste belge Joachim Lafosse. C’est au sein de la famille qu’il construit la plupart de ses histoires, avec des coups d’éclat très remarqués, comme A perdre la raison, en 2012, ou L’économie du couple, en 2016. La recette est bien souvent la même : ausculter une structure familiale a priori sta-ble, en déceler les failles, les agrandir et les révéler nues, jusqu’à la destruction presque programmée. Les intranquilles reprend ces éléments autour de la maladie mentale (la bipolarité) dont est frappé un père de famille, l’empêchant de fonctionner.Il faut saluer les performances des acteurs du film qui ont porté très fort un sujet et une exigence de jeu très complexes. Joachim Lafosse réussit au delà de ses intentions, ancrant de plus son récit dans l’actualité de la pandémie. C’est une pierre de taille et de qualité ajoutée par le cinéaste belge dans une filmographie qui abrite déjà une bien belle maison fondée sur des fondations solides. Le bleu du miroir