En Tchécoslovaquie au début des années 1980, le régime communiste musèle l’église. Deux jeunes séminaristes devront choisir entre la soumission à la police secrète, ou une fidélité à leurs convictions qui pourrait leur coûter la vie. La première chose qui frappe en découvrant Les Séminaristes, c’est son extraordinaire beauté. Une voiture s’enfonce dans une nuit d’un noir profond; on ne sait guère si la lumière qui la frap-pe est divine ou infernale – mais il y a un lyrisme formel qui s’invite en l’espace de quelques plans. Quelques plans qui suffisent également à créer un sentiment d’étrangeté, d’inconfort, de menace. Les Séminaristes installe une atmosphère de secret particulièrement cinégénique et le film – c’est une qualité – est d’abord assez difficilement identifiable.Les Séminaristes parle d’un totalitarisme qui s’apprête à avaler un monde entier et menace de le plonger dans la nuit. Si ce crépuscule donne son indicible tension au long métrage, ce sont aussi ses qualités d’écriture qui font merveille. Toutes ses scè-nes paraissent volontairement trop courtes, comme s’il manquait un élément de contexte, une résolution. Ce choix de l’ellipse imprime un tempo bizarre qui, à l’image du récent Cold War de Pawel Pawlikowski, donne aussi un vif souffle romanesque. Cette expé-rience hypnotique nous a laissés stupéfaits. Le polyester