Premier long réussi de Michaël Dichter qui débute comme un teen movie solaire (on pense alors un peu au classique Stand by me de Rob Reiner) où l’on suit Max, Vivian et Tom, 13 ans et inséparables depuis toujours. Les jeunes héros sillonnent les forêts ardennaises sur leur bicyclette en ce début d’été qui va être plein de bouleversements. La dernière usine de leur petite ville des Ardennes va fermer, Vivian va déménager et Seb, le grand frère de Max, sort de prison. Il entraîne peu à peu Max dans ses combines, et toutes ces épreuves vont mettre à mal le lien qui unit nos trois héros et qui leur permettait jusqu’à présent de surmonter tous les obstacles.
Un film d’apprentissage où l’on passe d’une forme de légèreté de l’enfance, malgré un contexte social difficile, à la cruauté de l’adolescence, avant de basculer dans la violence des adultes. Le film nous surprend ainsi très vite quand, à l’insouciance adolescente se substituent désillusions, amitiés trahies et fratrie toxique. On y découvre un beau trio de jeunes comédiens dont l’énigmatique Diégo Murgia qui incarne Max, le fil conducteur de l’histoire, déjà présent dans le court-métrage Pollux de Michaël Dichter dont ce premier long-métrage est un prolongement. On y retrouve également Emmanuelle Bercot en maman dépressive et Raphaël Quenard en grand frère terrible.
Utopia