Dans un futur proche où la population féminine a été éradiquée, un père tâche de protéger Rag, sa fille unique, miraculeusement épargnée. Dans ce monde brutal dominé par les instincts primaires, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges. Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs : alors que tout s’effondre, comment maintenir l’illusion d’un quotidien insouciant et préserver la complicité fusionnelle avec sa fille ?
La mise en scène de Casey Affleck, qui signe ici son second long métrage après I’m Still Here, est sobre, posée, favorisant l’observation : de la nature, des secrets dans une maison abandonnée, du premier et du second plan – exactement comme les feraient les protagonistes du long métrage. C’est l’une des réussites du film dont l’émotion ne naît pas que des péripéties ou de ce que dicte le script. Celui-ci, nuancé, ne raconte ni l’histoire d’un papa surhomme, ni celui d’une enfant géniale. Mais, derrière la fable de survie, le film compose un beau récit d’émancipation sensible qui embrasse les zones d’ombre de ses personnages et, à l’image de son dénouement en trompe-l’oeil, refuse de voir les choses en leur ôtant leur ambiguïté. Le Polyester