Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l’équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.
Xavier Dolan utilise malicieusement les codes de la comédie romantique, en étirant à l’envi la réunion des deux amis/amants. Mais il essaie surtout de nouvelles formes (des scènes vraiment comiques, d’autres filmées en accéléré, des ellipses foudroyantes), abandonne des tics devenus envahissants (plus de chanson ringarde type Céline Dion – à peine une évocation de Reggiani en arrière fond, comme un clin d’œil…), ose même un happy end. Mais il reste fidèle à son héros : Maxime, ce garçon différent qui a du mal à contenir sa colère devant sa mère (jouée par la fidèle Anne Dorval), qui cherche son identité, est le héros tragique qui traverse tous ses films. On est heureux et très ému de le retrouver.
Télérama