SALDA BADAGO Samedi 17 février à 18h10
Venez déguster une soupe préparée et servie par l’équipe d’Arotzenia à l'issue de la séance
C’est une comédie légère. Non, c’est un drame en sourdine. Non, non, c’est une pièce de théâtre qui se moque du cinéma… Avec Todd Haynes, c’est toujours ainsi : avec talent, le cinéaste nous balade dans divers genres, soulève quelques questions morales, se délecte des références filmiques glissées çà et là, et s’amuse à dyna- miter les conventions sexuelles. Ici, il observe avec fascination les relations biseautées d’une ancienne star de l’écran, Gracie Atherton, qui accepte de recevoir chez elle une comédienne, Elizabeth Berry, destinée à jouer dans le biopic qui
retrace la vie de son hôtesse. Déjà, tout est au second degré. Mais se glisse une autre histoire : car Gracie, quinquagénaire, est mariée avec un homme beaucoup plus jeune, d’origine coréenne. Leur couple a jadis provoqué un scandale majeur : l’actrice avait 30 ans, le garçon en avait 13, et l’accusation de viol a été portée. Elle a eu un enfant en prison. Après le mariage, le couple, désormais retiré depuis vingt ans à Savannah, en Géorgie, a été l’objet de menaces. Est-il possible de tirer un film de cette histoire (inspirée d’un fait divers authentique) ? Elizabeth Berry se le demande. Todd Haynes ne juge pas, ne condamne pas, mais, comme dans ses films précédents (Loin du paradis, I’m Not There, Carol), cherche l’inconfort du spectateur.
L’Obs