Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence. La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero.
Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité.
Coppola refait le match, à l’heure d’une imagerie numérique qu’il a contribué à inventer mais dont on sent qu’elle le dépasse aujourd’hui. Or c’est précisément dans cette faille qu’il conçoit les images les plus démentes que l’on verra sur un écran cette année, tenant la courbe du temps par ses deux bouts, passé et futur, pour matérialiser sous nos yeux éberlués un présent utopique. Quitte à envoyer balader la bienséance narrative… Et alors que refait justement surface le cauchemar Trump (Shia LaBeouf), Megalopolis tombe à pic politiquement. Hors du temps et bien de son temps : la marque des grands films.
Les Inrocks