Chargé de repeindre les murs décrépis de son établissement, Nour, un jour morose comme un autre, entend dans une salle de classe une prof de chant qui enseigne la musique à quelques adolescentes histoire de les occuper pendant ces deux mois d’été interminables. Nour, qui aime le chant lyrique en secret et en éprouve une honte certaine vu son environnement où on apprécie modérément Pavarotti et consorts, entame une relation privilégiée avec cette prof, Sarah.
On oublie les clichés misérabilistes qui collent si souvent aux basques des fictions mettant en scène les « quartiers ». On oublie le pathos et les surenchères lacrymales. Dans Mes frères et moi, le débutant Yohan Manca, loin des poncifs sentimentaux façon Billy Elliot, déjoue les figures imposées. Avec une originalité stimulante, il met en scène le parcours initiatique d’un jeune garçon qui échappera peut-être au funeste déterminisme social grâce aux vertus de l’art et à la croyance en la transmission d’une prof de bonne volonté, incarnée par l’excellente Judith Chemla.
Marianne