FESTIVAL TELERAMA DES AVANT-PREMIERES
Dimanche 13 juin à 10h30
C'était tellement beau de voir ce film. En apparence classique par son sujet - une ado malade rencontre un mauvais garçon qui la fait se sentir vivante - Milla est en réalité une réussite totale sur le plan cinématographique. Il est tellement compliqué de raconter la maladie au cinéma sans tomber dans une forme de pathos appuyé... Ici, même si la maladie est là, le film choisit de raconter le quotidien tourmenté d'une famille mal avec elle-même, et dont l'enfant, presque anecdotiquement (au début du moins), va mal. L'intrus, le mauvais garçon cité plus haut, agit comme un catalyseur d'émotions entre chaque membre de cette famille en perdition. La réalisatrice a pris le parti salutaire de maintenir une forme d'humour et de légèreté permanents qui traverse l'ensemble du film, et qui vient l'imprégner de réalisme sans jamais tomber dans le sentimentalisme.
Oui, on aime parce que le film parvient à n'être rien de plus qu'un film sur l'enfance, finalement. A travers le cancer, Milla, au contact de Moses, parvient à faire percer encore un peu d'innocence, là où il ne pourrait rester que le drame. Se trouver avant de tout perdre, tel est l'enjeu du film, et il ne tient qu'à vous de venir voir s'il est atteint. Le film reste comme restent les souvenirs de l'être perdu : comme un moment de grâce suspendue, pour lequel nous ressentons une grande reconnaissance de l'avoir vécu.