Comment se poursuit la vie dans une cité qui connait régulièrement des attentats ? Comment la population, résiliente, continue à apprécier les petits plaisirs de l’existence quand un attentat dans un bus devient presque « normal » ? Voilà le questionnement au cœur de Né à Jerusalem (et toujours vivant), comédie israélienne de et avec Yossi Atia qui campe un jeune trentenaire qui décide un jour de s’improviser guide touris-tique dans le quartier où il a grandi, avec une petite nuance non négligeable : il propose un tour des lieux où se sont produits des attentats notables durant son existence. Le postulat et le ton de la comédie ont de quoi dérouter mais ils traduisent bien les questions soulevées en introduction. Ronen ayant visiblement du mal à concilier l’insouciance aux traumas du passé, qui ont jalonné son histoire intime. Ce modeste devoir de mémoire s’affirme progressivement comme un rituel de passage pour cet homme qui a encore bien du mal à s’affranchir des peurs liées au contexte poli-tique comme à ses responsabilités familiales. Une comédie existentielle attachante, un brin cocasse et un brin romantique. Le bleu du miroir