Marianne Winckler, écrivaine reconnue, entreprend un livre sur le travail précaire. Elle s’installe près de Caen et, sans révéler son identité, rejoint une équipe de femmes de ménage. Confrontée à la fragilité économique et à l’invisibilité sociale, elle découvre aussi l’entraide et la solidarité qui unissent ces travailleuses de l’ombre...
En 2010, Florence Aubenas, journaliste au Monde depuis 2012, avait publié "Le Quai de Ouistreham", fruit d’une enquête menée sous une autre identité à Caen, où elle s’était inscrite au chômage pour se mettre sur les rangs des travailleurs précaires de la ville. Le livre de la journaliste est un succès, adapté sur les ondes de France Culture, mis en scène au théâtre et, aujourd’hui, l’objet d’une libre adaptation au cinéma par l’écrivain et réalisateur Emmanuel Carrère, dont on sait à quel point l’œuvre aime à sonder le trouble identitaire. Le film se révèle une adaptation efficace et soignée. Emmanuel Carrère trouve un juste équilibre entre le ton documentaire et l’émotion fictionnelle, et offre un rôle de maturité à Juliette Binoche.
D'après Le Monde